Personnes célèbres

Saint-Raphaël est une ville qui, peut-être plus que d'autres, renferme son "petit bout d'Histoire". Si elle a été le théâtre de grands évènements, la cité a également été le refuge de grands noms, notamment de la littérature.

Antoine de Saint-Exupéry
La vie d’Antoine de Saint-Exupéry est intimement liée à Saint-Raphaël : vingt ans avant sa naissance, ses grands-parents Fonscolombe acquièrent la « Villa Marie-Madeleine ». En 1907, après la mort de son mari, Madame de Fonscolombe s’y installe définitivement avec sa fille Madeleine. Antoine y séjourne pendant les vacances : parmi ses compagnons de jeu se trouve Pierre de Giraud d’Agay qui deviendra son beau-frère.

C’est en la chapelle d’Agay que Saint-Exupéry se marie avec Consuelo Suncin le 12 avril 1931. C’est aussi à Agay qu’il revient après l’armistice de 1940 pour retrouver les siens et rédiger Citadelle. Il y reste quelques semaines avant de partir pour les Etats-Unis demander aux Américains d’intervenir dans le conflit européen.



Alphonse Karr
Alphonse Karr naît à Paris en 1808 d'un père allemand et d'une mère française. Après de brillantes études, il se consacre à l'enseignement.
Il mène dans les années 30 une vie de bohème du type jeunes romantiques excentriques d'alors et s'essaie à tous les genres littéraires : poésie, pastiches, théâtre. Il publie des articles satiriques dans le Figaro, dont il sera plus tard le rédacteur en chef.

Un amour malheureux lui inspire un premier roman "Sous les tilleuls", qui remporte en 1832 un immense succès.

Près de 20 ans plus tard, il s'installe à Nice en compagnie de sa femme et et de sa fille, puis à Saint-Raphaël, en 1865.



Napoléon Bonaparte
C'est en effet à Saint-Raphaël que Bonaparte, en ce temps là Général, fit son retour sur le sol français en 1799, alors à l'apogée de sa popularité. On dit qu'avant de se diriger sur Fréjus, Bonaparte s'arrêta un instant, jeta un coup d'oeil circulaire et, pénétrant sur les installations portuaires, donna aussitôt l'ordre de les agrandir et de les améliorer. Sans s'en douter, il ne faisait que précéder de cinq ans le voeu du conseil municipal de Saint-Raphaël, en date du Pluviose an XIII.
15 années par ce retour triomphal, Bonaparte fait son retour à Saint-Raphaël, cette fois-ci dans le costume d'un empereur déchu et en exil. C'est ici qu'il embarque en direction de l'Île d'Elbe, le 27 Avril 1814.



Félix MARTIN
Félix Martin, ingénieur, homme à forte personnalité, prit très vite conscience des atouts de Saint-Raphaël (desserte chemin de fer, cadre somptueux) et durant son mandat de maire (de 1878 à 1894) s'attacha à transformer cette petite bourgade de pêche en une station balnéaire à la mode.

C'est à cette époque que sont réalisés les principaux équipements (Casino de Jeux, Promenade des Bains, Eglise Notre Dame de la Victoire de Lepante). De superbes villas de style palladien souvent oeuvres de l'architecte municipal Pierre Aublé apparaissent.

En l'espace de quinze ans, Saint-Raphaël réussit sa transformation.



Gaspard DE BESSE
Gaspard de Besse, de son vrai nom Gaspard BOUIS, naquit vers 1760 à Besse, chef-lieu de canton du Var, sur les bords de l'Issole. Ses parents étaient des cultivateurs aisés. Mais, orphelin vers ses quinze ans, il fut élevé et instruit par le curé du lieu. Il se fit bandit par soif de justice sociale et par haine du pouvoir exorbitant des grands de ce monde, et particulièrement de ces Messieurs du Parlement de Provence, qui siégeaient à Aix.

Brave, beau garçon, cultivé et désintéressé, il était adoré des dames, et non des moindres. Avec sa bande, il était le redresseur de torts. Les principaux théâtres de ses exploits étaient les gorges d'Ollioules à la sortie de Toulon vers Marseille, et le col du Testannier, près de la Maison Forestière du Malpey. Ce dernier nom veut d'ailleurs dire « Mauvais Pays », sans doute en souvenir de cette époque.



Jean-Louis HAMON
Le peintre français est né à Plouha le 5 mai 1821. D'abord destiné au sacerdoce et placé sous la garde des frères Lamennais, son désir de devenir peintre triomphe finalement de l'opposition de sa famille et, en 1840, il quitte courageusement Plouha pour Paris.

Son dernier travail, « Triste Rivage », sera présenté au Salon de 1873. Il a été peint à Saint-Raphael, où Hamon avait finalement emménagé, dans une petite maison sur les rivages de la Méditerranée, près du célèbre jardin d'Alphonse Karr.
Il est mort à Saint-Raphaël le 29 mai 1874.


LOUIS VALTAT

Séjournant à Agay en 1898, Louis Valtat (1869-1952) est tant séduit par Anthéor, ses couleurs et ses paysages sauvages, qu’il s’y fait construire en 1899 une maison qu’il nomme « Roucas Rou » presqu’en face de l’île des Vieilles. Il achète ce terrain à Polaire, Eugène Brieux et au sénateur du Var Jean-Baptiste Ferrouillat. Il y réside de l’automne au printemps avec sa femme Suzanne.

C’est déjà un peintre reconnu, qui a exposé au Salon des Indépendants à Paris en 1895. Il a malheureusement un style inclassable, ce qui est un grave défaut dans un pays où l’on aime les étiquettes. Influencé par le groupe des nabis, il s’inspire du pointillisme de Paul Signac, mais son goût des couleurs sortant du tube, des formes simplifiées, des perspectives aplaties et des ombres supprimées fait aussi de lui un précurseur des Fauves.

Lors de ses séjours à Anthéor, il peint inlassablement son jardin, Madame Valtat, la mer et les rochers de la côte, l’île des Vieilles, le Cap Roux et l’Estérel. Les Valtat traversent souvent l’Estérel, en tandem, pour aller voir Auguste Renoir qui à cette époque loue la “Maison de la Poste” à Cagnes. Louis Valtat rend aussi visite à Paul Signac à Saint-Tropez, toujours à bicyclette. Celui-ci lui achète la toile « Le Cap Roux » et lui offre en échange une voiturette à pétrole « la Bollée », pour franchir plus aisément les 40 km qui les séparent.

Louis Valtat attire à Anthéor les plus grands peintres : le 21 juillet 1905 a lieu à Anthéor une rencontre entre Valtat, Cross, Marquet, Camoin et Manguin. Quelques mois après, Valtat participe à la fameuse exposition du Salon d’Automne à Paris où le groupe dit des « Fauves » fait scandale.

Ses toiles sont présentes dans les plus grands musées du monde : au Musée National d’Art Moderne et au Centre Pompidou à Paris ; au musée Pouchkine à Moscou et à l’Ermitage à Saint-Pétersbourg ; au Museum of Modern Art à New-York ; dans 6 autres musées américains, au Japon , en Israël, et aussi à Saint-Tropez et dans 25 autres musées parisiens et en régions, ainsi que chez nombre de collectionneurs français et étrangers. Leur qualité les fait atteindre des enchères très élevées lors des rares ventes qui les présentent. Des expositions lui sont consacrées un peu partout.

Il habite régulièrement « Roucas Rou » jusqu’en 1914, date à laquelle il quitte la région.

Texte extrait du livre d’Alain Dubreuil, les « Mémoires du Viaduc d’Anthéor »

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